vendredi 19 avril 2013

Do you text?


#COLLECTIONNEUSE



[TEXTOS CHOISIS]

 « Ici la petite s’endort, douce fin d’après-midi, puis voilà les heures plus sombres. Vive nos meilleurs moments. »

« Quatre heures de sommeil en pointillés, ELLE triste qui nous abîme. Dur dur la reprise. »

« Rentre, mange et bosse sur l’ordinateur avec un verre de vin et un peu de crumble. Mort aux cons et forza Che Guevara ! »

« Profite bien de ta retraite, à vendredi pour un tetris ou bien quelques niveaux de Mario. »

« J’ai raté mon train, le long et tout vétuste qui va chez mes parents. Du coup on nage dans l’auto-dérision, Noël a mis la fièvre ! »

« Trois ans après, ces crazies courent toujours après un ballon, s’habillent toujours pareil et n’en finissent plus de rénover le stade. Mais je regrette le tailgating et les jolies robes des sororities les jours de match. »

« OMG ! I had a corn bread dream! I was a greedy farmer from Minnesota with a highly suspicious moustache! »


*Soundtrack épistolaire


*bonus track (pour le clin d’œil biarrot)



[photos: L.D. Tous droits réservés.]

lundi 1 avril 2013

Spring Song



[MOTS] Parce que le printemps arrive à petits pas (si si, faut y croire), que cette année il a amené avec lui mes 25 ans, parce qu’il souffle un vent de légèreté et de projets, and because despite everything, Paris makes feel alive.




Début de soirée, Montparnasse. Elle s'était retrouvée à l'étage des départs, son sac à dos de voyage et son sac à main tenus à bout de bras. Un sentiment d'urgence l'habitait. D'urgence et d'angoisse. Que faire? Partir, rester? De quoi avait-elle envie, vraiment? Que les éléments décident pour elle, qu'elle n'ait pas de choix à faire, allez!

Les gens se pressaient autour d’elle, leurs pas bruissaient mais elles ne les voyaient qu’en coin, flous, ces anonymes volant vers des ailleurs pour le weekend. Une légère tension électrisait atmosphère, rappel des heures de grève un peu plus tôt ayant conduits de nombreux passages à retarder leur départ pour cause de trains annulés. D’ailleurs si elle était, elle aussi, au milieu du hall à encore se demander quand elle partirait dans une ville du Sud, c’était aussi à cause (ou grâce ?) à ces annulations de train. Si elle l’avait pris comme prévu en début d’après-midi, si elle était arrivée comme prévu suffisamment tôt pour prendre un verre avec son amie d’enfance, elle ne se retrouverait pas dans la file d’attente des guichets aux départs immédiats.

« Mon train a été annulé ce matin… On est sûr que celui de 19h35 part bien ?

-Ah oui oui mademoiselle, il partira bien. Je vous confirme ce départ ?

-Le premier demain matin, c’est celui de 8h10 ?»
 

Soupir du guichetier qui ne peut pas comprendre les hésitations de sa cliente, qui peut encore moins décider pour elle et qui aimerait bien terminer une journée mouvementée, un peu trop éprouvante, comme à chaque mouvement social. Il tapota brièvement sur la souris et afficha les trains suivants sur le trajet demandé.

« C’est ça, oui.

-Hum, euh… Il est plus cher ?

-Un peu plus cher oui.

-Hum, euh… »

Le guichetier leva un regard vers elle et dans un mouvement de sourcil relevé, lui indiqua qu’il attendait une décision. Elle sentit son cœur battre plus fort.

« Je prends celui de demain matin. »C’était sorti tout seul, comme en urgence, c’était sorti tout seul, comme une évidence. Et c’était bien cela. Ce soir, sa place n’était pas dans le train. Elle n’avait pas pu. Elle avait choisi. Enfin, elle avait surtout osé suivre son instinct qui lui disait que ces quelques prochaines heures à Paris chambouleraient tout.


[…]

[textes et photos L.D Tous droits réservés]