[MOTS] Parce que le printemps arrive à petits pas (si si, faut y croire), que cette année il a amené avec lui mes 25 ans, parce qu’il souffle un vent de légèreté et de projets, and because despite everything, Paris makes feel alive.
Début de soirée, Montparnasse. Elle s'était retrouvée à l'étage des départs, son sac à dos de voyage et son sac à main tenus à bout de bras. Un sentiment d'urgence l'habitait. D'urgence et d'angoisse. Que faire? Partir, rester? De quoi avait-elle envie, vraiment? Que les éléments décident pour elle, qu'elle n'ait pas de choix à faire, allez!
Les gens se
pressaient autour d’elle, leurs pas bruissaient mais elles ne les voyaient
qu’en coin, flous, ces anonymes volant vers des ailleurs pour le weekend. Une
légère tension électrisait atmosphère, rappel des heures de grève un peu plus
tôt ayant conduits de nombreux passages à retarder leur départ pour cause de trains
annulés. D’ailleurs si elle était, elle aussi, au milieu du hall à encore se
demander quand elle partirait dans une ville du Sud, c’était aussi à cause (ou
grâce ?) à ces annulations de train. Si elle l’avait pris comme prévu en début
d’après-midi, si elle était arrivée comme prévu suffisamment tôt pour prendre
un verre avec son amie d’enfance, elle ne se retrouverait pas dans la file
d’attente des guichets aux départs immédiats.
-Ah oui oui mademoiselle, il partira bien. Je vous confirme ce départ ?
Soupir du
guichetier qui ne peut pas comprendre les hésitations de sa cliente, qui peut
encore moins décider pour elle et qui aimerait bien terminer une journée
mouvementée, un peu trop éprouvante, comme à chaque mouvement social. Il tapota
brièvement sur la souris et afficha les trains suivants sur le trajet demandé.
« C’est ça, oui.
-Hum, euh… Il est plus cher ?
-Un peu plus cher oui.
-Hum, euh… »
Le guichetier leva un regard vers elle et dans un mouvement de sourcil relevé, lui indiqua qu’il attendait une décision. Elle sentit son cœur battre plus fort.
« Je prends celui
de demain matin. »C’était sorti tout seul, comme en urgence, c’était sorti tout
seul, comme une évidence. Et c’était bien cela. Ce soir, sa place n’était pas
dans le train. Elle n’avait pas pu. Elle avait choisi. Enfin, elle avait
surtout osé suivre son instinct qui lui disait que ces quelques prochaines heures
à Paris chambouleraient tout.
[…]
[textes et photos L.D Tous droits réservés]
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